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En 1778, la famille Dumoulin rachète à la famille De Ségur une lande de bruyère sur la commune de Saint-Estèphe. En 1815, Etienne Théodore Dumoulin hérite de ce terrain dont il pressent le potentiel viticole : il plante donc des vignes, construit un château et des bâtiments d'exploitation. Dans le années 1850, la propriété prend le nom de Château Montrose, en référence aux couleurs de la colline lors de la floraison. Le Classement de 1855 vient récompenser le travail accompli en seulement 40 ans et classe Château Montrose, 2ème Cru Classé. En 1861, le vignoble atteint sa surface actuelle, soit 95 hectares. Mathieu Dollfus, industriel alsacien, en devient propriétaire en 1866 : il modernise les bâtiments et optimise les méthodes de vinification afin d'offrir au Château le meilleur de la technologie de l'époque ; il va même jusqu'à construire " le village de Montrose "... Il enraye également le dramatique phylloxéra, grâce à l'utilisation d'une éolienne (emblème dès lors du Château) qui pompe l'eau souterraine et immerge les vignes. A partir de 1896, il appartient à la famille Charmolue, qui va produire, avec sérieux et rigueur, plusieurs millésimes rentrés dans la légende (1921/1929/1959/1982/1989/1990/2000). Dans les années 1960, Jean-Louis Charmolue replante une partie du vignoble et modernise encore les installations. En 2006, la famille Bouygues rachète le Château et met en œuvre un vaste chantier de rénovation : nouveau chai, investissements dans l'environnement (solaire, géothermie). Ils confient d'abord la direction de la propriété à Jean-Bernard Delmas, ancien responsable du Château Haut-Brion, puis à Hervé Berland. Tout proche de l'estuaire de la Gironde, le vignoble jouit d'une situation très privilégiée ; la vigne est travaillée de manière raisonnée, les vendanges sont manuelles et le grand vin est élévé 18 mois dans 60 % de barriques neuves. Château Montrose offre la quintessence de Saint-Estèphe : des vins à la structure riche et délicate, denses, puissants, complexes, et de très grande garde (plusieurs décennies minimum).